Alerté par des citoyens amoureux de leur parc, Thomas Brail, « l’homme qui sauvait les arbres », est venu passer la journée du dimanche 5 février 2023 à Vichy.
Découvrant le parc, époustouflé par son ampleur et par le port majestueux de ses arbres, il a immédiatement pointé la vie dans la canopée du parc, perceptible même en hiver. La taille des arbres, a-t-il expliqué, crée des cavités où nichent les oiseaux au printemps et où les chauve-souris hibernent en hiver. C’est un peu la revanche de la Nature.
En même temps qu’il partageait ses observations, Thomas en apprenait plus sur le projet de réaménagement du parc et sur les difficultés à établir un dialogue avec la Mairie sur la base de faits solides et établis. « On peut faire quelque chose de joli, de fonctionnel, sans couper ces arbres, qui ne sont pas malades », a-t-il conclu.
Puis s'en est suivi un temps d'échange avec les curieux et les journalistes.
L’après-midi a été consacrée à la projection, devant une soixantaine de personnes, du bouleversant documentaire sur son combat, « Dans la canopée » (lien de téléchargement ici).
On y apprend à connaître Thomas Brail, son lien charnel avec les arbres, amour hérité de son père et qu'il transmettra à son fils, lien avec le passé, le futur, et celui de l’humanité toute entière.
On le voit poussé à agir pour les protéger, on voit aussi ses hésitations, ses soutiens, ses critiques. Juliette Binoche, la marraine du Groupe National de Surveillance des Arbres (qu’il a fondé), le rejoint en haut de l’arbre qu’il habite pendant 28 jours au-dessus du boulevard Saint-Germain, en face du Ministère de la Transition Ecologique.
Mais pour une bataille gagnée, combien de jours et de nuits passés en équilibre au-dessus du vide, à tenter de convaincre ? A propos des seize arbres perdus de Condom, une épitaphe flotte au vent : « Je vous aidais à respirer. Le Maire nous a tous tués. »
C’est un documentaire qui inspire l’émotion, l’espoir et la révolte.
Thomas Brail s'est ensuite expliqué sur plusieurs thèmes évoqués dans le film. Il regrette le mauvais usage de l'argent public et le manque de respect envers la Nature. Il évoque aussi les oiseaux du parc des sources: "Non, les jeunes arbres ne peuvent pas compenser les vieux arbres abattus", explique-t-il.
Après un débat avec la salle, la séance s’est terminée en musique avec la voix céleste d’Ilea accompagnée de son complice musicien PAM (Facebook Ileamusic).
Très vite, Thomas Brail a emprunté une guitare, pour la plus grande joie de l’auditoire, qui ne s’est pas fait prier pour reprendre en chœur des refrains entraînants.
Autre talent musical impromptu, celui du blues puissant et déchirant qu’a inspiré le film à Sani Salzman, une personne de l’auditoire. Un cri du cœur qui fait écho au déchirement de sa famille, dont le coin de paradis forestier risque d’être sacrifié à jamais au Contournement Nord-Ouest de Vichy.
Puis l’auditoire a pu se faire dédicacer le témoignage de Thomas Brail, « L’homme qui sauvait les arbres », un petit livre frémissant de poésie et de détermination.
Facebook: gnsavichy
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