Pour l'affaire des eaux de Vichy comme pour les autres affaires embarrassantes, le journal La Montagne a appliqué sa "politique anti-scoop": celle de ne pas s'y intéresser jusqu'à ce qu'un autre média en parle. A ce stade en effet, continuer à se taire lui ferait perdre des lecteurs et pourrait alerter sur une certaine duplicité. Mais le reste du temps, c'est "motus et bouche cousue" pour tout ce qui peut embarrasser les pouvoirs locaux.
Ainsi, en décembre 2020, La Montagne Vichy a fait état de plusieurs perquisitions dans les locaux des usines d'embouteillage de Saint-Yorre et de Châteldon, mais a été incapable de donner la moindre indication de la raison de ces perquisitions. Pendant deux ans, aucune information n'aurait filtré aux oreilles de ces braves journalistes, jusqu'à ce mercredi 2 novembre 2022, où Médiacités a sorti l'affaire.
Et là, dès le lendemain, nous avons eu droit à un bel et grand article ... mais qui a à peine cité sa source, ce qui a indigné Médiacités, pour qui La Montagne a "pompé" (pour ainsi dire) son enquête exclusive sur l'eau de Vichy, se rendant ainsi coupable d'une sérieuse entorse à la déontologie (lire ici).
Loin de s'excuser, la Montagne en a rajouté, comme le raconte Médiacités:
"Le 4 novembre, Matthieu Perrinaud, responsable de l’agence de Vichy du journal, est invité sur le plateau de Public Sénat. Il relate l’enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sans ne jamais citer l’origine de l’information et en laissant croire aux téléspectateurs, une fois encore, que ces révélations proviennent de son titre [et] dans son édition du 5 novembre, La Montagne s’approprie définitivement notre travail en consacrant un article sur les répercussions des « révélations sur la Châteldon », annoncé en Une.
Réponse de La Montagne à Médiacités: "Nous sommes signataires de la charte de traçabilité".
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